Joseph-Isidore Thivrier
Joseph-Isidore Thivrier
Il est né le 5 octobre 1874 à Commentry.
Joseph-Isidore Thivrier est le troisième fils de Christophe Thivrier (1841-1895), « Le Député à la blouse ». Il reprend le commerce de vins paternel en association avec son frère Alphonse (1864-1936) et sa mère jusqu’en 1932, puis, durant la guerre 1914-1918, il poursuit l’exploitation des mines de Commentry et Montvicq.
Isidore Thivrier devient Conseiller municipal et Maire à la suite du décès de son frère aîné, Alphonse Thivrier en 1936 puis est élu sénateur de 1924 à 1940.
La personnalité d’Isidore Thivrier, maire de Commentry de 1936 à 1943 et député socialiste de 1924 à 1940, est indissociable du parc de sculptures de plein air à Commentry. L’idée de donner accès à la culture à la population par le biais de la statuaire date du 19ème siècle. La démarche d’Isidore Thivrier pour sa ville n’est donc pas novatrice, mais au moins a-t-elle le mérite de la rareté pour le département.
Pour fêter le cinquantième anniversaire de la première municipalité socialiste du monde, celle de Christophe Thivrier, élu maire en juin 1882, Isidore passe une commande à Felix Desruelles, artiste ayant réalisé le Monument aux Morts. Il s’agissait de réaliser un buste représentant Christophe Thivrier, son père.
Ce buste placé au carrefour de la gare (actuelle avenue Marx Dormoy) et de la route de Chamblet (actuelle rue Jean Jaurès) est dévoilé le 2 octobre 1932.
Le nom d’Isidore Thivrier est attaché aux 80 députés refusant la délégation des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain le 10 juillet 1940 à Vichy. Il entra en résistance dans le réseau Marco-Polo et démissionne de tous ses mandats le 4 mars 1943. Sa propriété de Montassiégé devient un centre de rencontre d’agents de liaison et station d’émission de radio clandestine.
Arrêté par la Gestapo le 12 octobre 1943, il passe quatre mois et demi à la prison de Bourges, puis est condamné à vingt ans de réclusion pour espionnage au profit des alliés par un tribunal militaire allemand.
Conduit à Fresnes, puis au camp de Natzweiller-Struthof, souffrant d’angine de poitrine et de tuberculose, il y décède le 5 mai 1944, à l’âge de 70 ans.
A titre posthume, le Maréchal Montgomery lui décernera, en 1947, la médaille de la Résistance.
Sources :
Histoire de Commentry et des Commentryens / Georges Rougeron, 1987.
Isidore Thivrier (1874-1944) / Georges Rougeron, 1954.
Le Magazine de Commentry numéro 7, mai 1998 : le 05 mai 1944, Isidore Thivrier décédait au camp de Natzweiller-Struthof.
Pour la sculpture/ Archiclassique, 1991.
http://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/%28num_dept%29/7039
Hommages :
Dans le hall de l’hôtel de ville, se trouve le buste d’Isidore Thivrier, œuvre du sculpteur
Coulon.
Le stade municipal porte le nom de Stade Isidore Thivrier.
Le nom d’Isidore Thivrier figure au dos du Monument aux morts avec la mention « Mort pour
la France ».
Des rues à Marpent (Nord), à Cosne d’Allier, à Bellerive sur Allier et à Vallon en Sully portent
le nom d’Isidore Thivrier.